(Du triplé égyptien au miracle ivoirien)
De la première Coupe d’Afrique des nations, en 1957, à la dernière en Côte d’Ivoire, en 2024, plusieurs éditions sont entrées dans la légende. Des Pharaons qui voient triple, des Éléphants renversants ou encore des Camerounais qui « ont eu peur pour (leurs) vies » : cet article propose un retour sur ces CAN qui ont marqué l’histoire du football africain, des sacres inauguraux aux dénouements les plus épiques.
1957 : Le sacre inaugural de l’Égypte
La toute première CAN a lieu au Soudan avec seulement trois nations engagées, l’Afrique du Sud ayant été bannie pour cause d’apartheid. L’Égypte s’impose en finale face à l’Éthiopie (4-0). Le héros de cette édition est l’Égyptien Mohamed Diab Al Attar, auteur de cinq buts, dont un quadruplé en finale.
1963 : Le Ghana inaugure son cycle glorieux
En accueillant la quatrième édition, le Ghana participe pour la première fois à la compétition et décroche immédiatement son premier titre en battant le Soudan (3-0) en finale. C’est le début d’un cycle historique pour les Black Stars qui atteindront les trois finales suivantes (victoires en 1965, défaites en 1968 et 1970).
1976 : Le Maroc, sacré grâce à un format unique
L’unique titre du Maroc à ce jour est remporté en Éthiopie, grâce à un format particulier : après le premier tour, les quatre meilleures équipes s’affrontaient dans une poule unique. Les Lions de l’Atlas sont sacrés champions après un match nul (1-1) contre la Guinée, car la Guinée devait impérativement gagner pour l’emporter. Le capitaine, Ahmed Faras, a été l’auteur de la passe décisive pour l’égalisation.
1986 : L’Égypte s’impose dans une finale sous haute tension
Au Caire, l’Égypte s’impose en finale face au Cameroun devant une foule immense (jusqu’à 120 000 spectateurs). Après 120 minutes sans but, les Pharaons remportent leur troisième CAN aux tirs au but (5-4 t.a.b.). La légende camerounaise Roger Milla a d’ailleurs confié plus tard que l’agitation politique en Égypte était « dangereuse » et que les Lions Indomptables « ont eu peur pour (leurs) vies ».
1992 : Le marathon des tirs au but pour la Côte d’Ivoire
La finale à Dakar entre la Côte d’Ivoire et le Ghana (privé d’Abedi Pelé) est entrée dans la légende. Les Éléphants s’imposent après une série épique de 24 tirs au but (0-0, 11-10 t.a.b.). Le gardien ivoirien Alain Gouaméné, qui a réussi à n’encaisser aucun but de tout le tournoi, est le héros du jour en repoussant la dernière frappe ghanéenne.
2006, 2008 et 2010 : Le triplé historique de l’Égypte
Sous la houlette du sélectionneur Hassan Shehata, la sélection égyptienne réalise un exploit inédit en remportant trois Coupes d’Afrique des nations d’affilée. Les Pharaons dominent successivement en finale la Côte d’Ivoire (2006), le Cameroun (2008) et le Ghana (2010). Avec sept trophées au total, l’Égypte est la nation la plus titrée de l’histoire de la compétition.
2012 : L’épopée de la Zambie et d’Hervé Renard
Marquée par l’absence de favoris historiques (Égypte, Nigeria, Cameroun), cette édition voit la Zambie, entraînée par Hervé Renard, se hisser en finale au Gabon. Louée pour sa stabilité, l’équipe des Chipolopolos remporte son unique trophée à l’issue d’une série de tirs au but dantesque (0-0, 8-7 t.a.b.) face à la Côte d’Ivoire. La légende ivoirienne Didier Drogba manquera un penalty crucial durant le match.
2024 : Le renversement spectaculaire de la Côte d’Ivoire à domicile
L’édition 2024 restera l’une des plus spectaculaires par son scénario renversant. Pays hôte, la Côte d’Ivoire sombre en phase de groupes, voit son sélectionneur Jean-Louis Gasset démissionner et se qualifie in extremis. Sous la direction d’Emerse Faé, les Éléphants éliminent le Sénégal (tenant du titre) et le Mali (alors qu’ils étaient réduits à 10), avant de renverser le Nigeria en finale (2-1), concluant un parcours riche en émotions.
Léandro CODO


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